Les Franco-Ontariens et les luttes scolaires: La crise du Règlement XVII*
Traduction (page 1)

Traduction fidèle du discours prononcé à la retraite ecclésiastique le 14 juillet 1910, à Sandwich, comté d’Essex…

C’est moi qui donnerai le ton dans le diocèse et non les reporters ni les laiques ni les prêtres, ni même les évêques. Je conduirai seul le diocèse.

Je suis opposé aux écoles bilingues parce qu’elles ne peuvent donner une éducation appropriée à nos besoins. L’école bilingue ne réussit pas dans la province de Québec et ne réussira pas non plus dans cette  province. Il y a conspiration contre les écoles séparées et cette conspiration vient d’une source que j’étais loin de soupçonner. De plus, cette conspiration nous conduira à la perte de nos écoles séparées, parce que nos ennemis voyant la division qui existe à propos des écoles bilingues s’en serviront pour affaiblir notre cause et partant nous enlever nos écoles.

Je n’admets pas en principe que perdre sa langue, c’est perdre sa foi. Voyez les  Allemands; ils ont conservés leur langue et ont perdu la foi. Il  en est de même des Prussiens et des Anglais. Les Irlandais ont perdu leur langue, mais Dieu merci, ils  ont conservé leur foi…

N’enseignez à vos enfants qu’une seule langue, peu importe laquelle, que ce soit le français ou l’anglais…

Les Italiens perdent la foi aux États-Unis parce qu’ils sont trop attachés à leur langue; s’ils abandonnaient l’italien pour l’anglais, ils pourraient être desservis immédiatement…

Si nous voulons garder la foi, gardons-nous des intrigues des politiciens. Il faut être lâche pour attaquer les gens dans un lieu où ils ne peuvent répondre; si on m’attaquait de cette manière, je sortirais de l’église…

Ma devise est « justitia et pax. »  Il n’y a pas un homme sur  terre qui désire la paix plus que moi pour l’avoir il faut s’armer pour la guerre et s’il y a guerre, c’est moi qui serai vainqueur.(1)

(1) Je coucherai sur le champ de bataille les agitateurs cléricaux et politiques. (Paroles prononcées dans la même allocution un peu auparavant.)