Profanation: Dans leur volonté destructrice, les nazis entendent s’Attaquer aux symboles religieux juifs. Cependant, leu antisémitisme racial ne place pas au centre de sa représentation la religion, les pratiques et les croyances juives. Les profanations de synagogues et la destruction des objets de culte sont cependant un élément parmi les plus lourds de sens dans l’immense destruction qu’a représenté la Shoah. En Allemagne, les synagogues sont brûlées lors de la «Nuit de Cristal». Le mobilier qu n’est pas détruit par les flammes est systématiquement pillé et les objets de culte volés. Dès ce moment, les ouvrages juifs anciens sont récupérés, pour constituer la collection de la Haute École de Francfort, créée par Alfred Rosenberg, une institution qui veut permettre «l’étude» de la religion et de l’histoire juives en vue de la formation des cadres nazis. Ce pillage des ouvrages anciens à thème juif est étendu progressivement à toute l’Europe, effectué par l’ERR. Quelques grandes bibliothèques juives contenant un fond de livres religieux sont pillées, comme celle de l’Alliance israélite universelle à Paris, ou à la Rosenthaliana à Amsterdam. Lors de l’entrée des troupes allemandes en Pologne, puis plus à l’Est, les synagogues sont profanées et pillées. Les Juifs religieux et les rabbins, plus facilement reconnaissables, sont particulièrement victimes des humiliations publiques. Les objets de culte juif sont fréquemment détournés de leur fonction, dans un but d’humiliation : châles de prière transformés en sous-vêtements, rouleaux de la Torah dépecés, cuir des tefilin (phylactères) récupéré pour la fabrication de bottines. À Prague, le musée de la synagogue Maïsel est constitué par des objets de culte venus de toute l’Europe centrale. Cette collection a été conservée jusqu’à aujourd’hui, même si l’origine des objets n’a pas été toujours identifiée. Après la destruction des ghettos, les synagogues restantes sont dynamitées, comme la grande synagogue de la rue Tlomatka à Varsovie. Des cimetières sont détruits, tel celui de la rue Oranienburg, au centre de Berlin, ou celui de Salonique. Autres profanations, à la fin de la guerre : quand le combustible manque pour brûler les corps des détenus des camps de concentration, ils sont enterrés dans une fosse commune de cimetière juif le plus proche. C’est le cas, par exemple, dans le sud-ouest de l’Allemagne, pour les Kommandos du camp de concentration de Struthof.